Voyage autour du Matrimoine de Paris pour les 3.1 et les 3.3

Voyage autour du Matrimoine de Paris

Mais non, Le PATRIMOINE !!!!
Petit cours d’étymologie : Le mot patrimoine vient du latin patrimonium qui signifie littéralement « l’héritage du père ». A l’origine, il désigne l’héritage que l’on tient de son père et que l’on transmet à ses enfants. Il a alors un sens de bien individuel. ... Le patrimoine est aussi bien naturel que culturel.(Source : fiche patrimoine.pub - Château Guillaume le Conquérant www.chateau-guillaume-leconquerant.fr/web/pdf/service.../fiche-patrimoine.pdf )
A noter que le mot « matrimonium » existe en latin, mais ne concerne que ce qui est de l’ordre du mariage...
Le patrimoine, c’est bien cela : l’histoire des pères...
Tiens donc ? L’Humanité ne serait-elle constituée que d’ HOMMES ??
Quid de la « minorité » féminine ? A 49, 5% de la population mondiale, cela fait une grosse minorité, quand même !!
Ainsi, je me suis intéressée à la représentation des femmes dans le monde, en particulier au théâtre.
Je suis alors tombée sur ce livre : Le Matrimoine de Paris, d’Édith Vallée.
Ce livre, c’est l’art du détournement de monument, ou comment redonner aux femmes savantes, ou importantes par leur rôle dans l’histoire, la littérature, les arts, leur juste place dans la cité.
Il m’a semblé alors judicieux, avec la précieuse collaboration de mes collègues (Mme Vaugeois, M. Champin, Mme Durand, Mme Azouz) de proposer à nos élèves un autre voyage, un autre regard sur Paris, ce mardi 30 avril, à travers ce parcours qui viendra compléter et conclure les travaux engagés dans l’EPI égalité fille/ garçons.
Il va s’agir d’interroger la place des femmes sur scène, et partant, dans le monde (qui est aussi, comme chacun sait, un vaste théâtre).

Notre voyage commence donc par le parcours Molière proposé par la Comédie-Française. Nous rejoignons notre guide sur le parvis de l’église Saint-Eustache, où Molière fut baptisé le 15 janvier 1622. Nous nous arrêtons ensuite face à l’église Saint Germain l’Auxerrois, où il se maria. A propos de mariage... Notre conférencière évoque la pièce Georges Dandin, où une jeune fille se voit contrainte par ses parents à épouser ce Georges, ce qui lui vaut cette réplique qui contient toute l’essence des mariages forcés : « Ce n’est pas mon mari, c’est le vôtre. » Nous voici bien au cœur de notre sujet !
Ensuite, une petite pause dans la Cour d’Honneur du Palais Royal, où les élèves apprécient les colonnes de Buren. Notre guide nous explique que cette œuvre d’art s’inscrit dans la tradition de l’art antique puisqu’elle reproduit la nature : les colonnes sont des arbres et les canaux des rivières.
Puis nous entrons dans la Comédie-Française, accueillis par un portrait de Melle Rachel (écoutez le podcast !) et nous pénétrons dans le Saint des Saints : la salle de spectacle ! Sur scène, de la boue, des échafaudages, un cube bleu : c’est le décor d’Electre et Oreste, l’une des créations actuelles. Ce décor doit pouvoir être changé très rapidement : on joue parfois jusqu’à trois pièces différentes dans la journée sur cette même scène.
Côté spectateurs, des sièges en velours rouge, des dorures...900 places ; c’est un petit théâtre, mais quel théâtre ! 3000 pièces au répertoire, 40 sociétaires à vie (dont nous verrons un peu plus tard les portraits revisités par Christian Lacroix) , sous cloche de verre, le fauteuil de Molière (qui n’a jamais joué à la CF, mais en est considéré comme le « patron ».), et les bustes d’illustres dramaturges au foyer.
Les comédiennes sont à l’honneur dans le vestibule : Melle Mars incarne la Comédie et Melle Rachel la Tragédie autour d’une reproduction du fauteuil de Molière.
Nous sortons de la CF, et quittons notre guide, pour nous mettre dans les pas -ignorés ou méconnus- des grandes dames de l’Histoire de France...
Nous découvrons, au fil de notre périple, les vies souvent mouvementées de femmes qui ont participé, peu ou prou, à l’émancipation des femmes : des comédiennes (La Chamsmêlé, Rachel, Adrienne Lecouvreur, Colette) des femmes d’action et de réflexion (Marie de Gournay, Melle De Montansier), des artistes (les sœurs Boullogne, Sophie Girardon), des doctoresses sans diplôme (en raison de leur sexe) ayant contribué à de grandes avancées en médecine, Marie Curie, et tant d’autres encore, oubliées de l’Histoire et ramenées dans la lumière grâce aux travaux d’historien.nes, sociologues soucieux d’égalité et de vérité.
Notre voyage s’achève Rue de la Gaîté avec la Comédie-Italienne, théâtre de poche (70 places) où nos élèves ont pu s’essayer à la Comedia dell’arte sous couvert de masques divers : primitifs (l’essence du théâtre), Arlequin, Colombine, Pantalon... où ils.elles apprennent à ne jamais tourner le dos au public et que l’improvisation nécessite un travail considérable ainsi que d’être attentif.ve à ses partenaires pour que le spectacle vive.
La journée s’achève par un quartier libre sous un beau soleil, puis nous retournons chez nous, songeant que (mais ce n’est pas tout-à-fait un hasard) nous pourrions bien tenter de mettre en lumière le Matrimoine normand, qui sait ?
Mme Élie

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